Dimanche 22 juillet 2012, sur les bords de Seine, Patrice, un pêcheur vernonnais a eu la surprise de remonter avec sa ligne, un poisson qui lui était totalement inconnu. Mais qu’est ce donc que ce poisson ? Afin d’élucider ce mystère, Patrice a mis, dans un premier temps, le spécimen dans un sceau, puis le mardi en fin de matinée, l’a amené chez Chris’Pêche, son magasin spécialisé dans la pêche, situé à Vernonnet. Le spécimen n’est pas un poisson de nos contrées et ressemble à un piranha. Celui-ci est intégré provisoirement dans l’aquarium du magasin, déjà occupés par quelques vifs destinés à la pêche. Le vendredi, le magasin contact le club en vue d’identifier l’espèce et la récupérer. Dans l’après-midi, Gabriel se rend sur place et découvre la bête. Il ne s’agit pas d’un piranha, mais d’un pacu, d’une vingtaine de centimètre, un cousin du piranha. Le poisson est alors mis dans un sceau et transporté vers le club, où il est installé dans un aquarium de 1000 litres, récemment vidé de ses occupants du fait du contexte incertain qui pesait sur les locaux du club (voir par ailleurs). Malgré quelques lésions externes, le pacu semble en bonne santé, mais il restera tout de même en quarantaine un petit moment, par précaution.
Notre pacu est à priori un Piaractus brachypomus, un Characidae, comme ses cousins les cardinalis et autres néons, très courant en aquarium. Les pacus, aussi appelés kumarus en Guyane, sont regroupés avec leurs cousins piranhas dans la sous-famille des Serrasalminae. A l’âge adulte, Il peut atteindre une taille d’environ 1 m, pour un poids voisinant les 25 à 30 kg.
Sa maintenance nécessite un aquarium d’au minimum 6000 litres, ce qui fait de ce poisson n’a pas sa place dans la filière aquariophile traditionnelle. Contrairement aux piranhas, les pacu ne sont pas des prédateurs. Ils disposent de grosses dents molariformes, qui n’ont rien de comparables aux dents pointues et effilées de piranha. Leur régime alimentaire est assez varié, mais principalement composé de végétaux et de fruits.
Attention ! Il convient de rappeler aux aquariophiles amateurs qu’il est indispensable de se renseigner préalablement sur les espèces à acquérir, pour éviter certains désagréments (taille adulte et volume nécessaire à une maintenance décente, qualité d’eau requise, régime alimentaire…). L’acquisition d’une espèce inadaptée aux conditions de maintenance qui lui seront proposé peut vite avoir des conséquences désastreuses, comme cela a certainement été le cas de l’aquariophile indélicat qui aura relâché ce spécimen dans la nature. Dans certains cas, le fait de relâcher certaines espèces dans la nature peut devenir catastrophique et avoir de graves conséquences environnementale, avec un impact sur les espèces autochtones et l’équilibre de nos milieux aquatiques. Les exemples sont nombreux, comme la perche soleil, le silure glane ou de nombreuses espèces animales ou végétales (tortue de Floride, coccinelle asiatique…).
En 2003, le club a déjà accueilli un groupe de 4 pacus, qui se sont vite retrouvé à l’étroit dans leur aquarium de 1000 litres. Un an plus tard, les 4 spécimens faisait le voyage vers Nausicâa où ils allaient devenir pensionnaire d’un aquarium de 100 000 litres en cours de construction.